Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/844

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Z'2-1 MORALE A MCOMAQUE.

être amis ; mais on né l'est pas, et on ne le devient véri- tablement qu'à la condition d'être dignes d'amitié et de le bien savoir de part et d'autre. La volonté d'être amis peut être rapide ; mais l'amitié ne l'est point. Quant à elle, elle n'est complète que par le concours du temps et de toutes les autres circonstances que nous avons indi- quées ; et c'est aussi grâce à tous ces rapports qu'elle de- vient égale et semblable des deux parts, condition qui doit encore se rencontrer entre de vrais amis.

��CHAPITRE IV.

��Comparaison des trois espèces d'amitiés — Les amitiés par intérêt ne durent qu'autant que l'intérêt lui-même; les amitiés par plaisir passent en général avec l'âge; l'amitié par vertu est la seule qui mérite vraiment le nom d'amitié ; elle seule résiste à la calomnie. — Les autres ne sont des amitiés que parce qu'elles ressemblent à celle-là sous certains rapports.

§ 1. L'amitié qui se forme par le plaisii' a quelque chose qui ressemble à l'amitié parfaite ; car les bons se plaisent aussi les uns aux autres. On peut dire même que celle qui se forme par une vue d'intérêt et d'utilité, n'est pas sans rapport avec l'amitié par vertu, puisque les bons

��Ch. IV. Gr. Morale, livre II, ch. autres. Par leur vertu même et par

13; Morale à Eudème, livre VII, l'estime mutuelle qu'ils s'inspirent,

ch. 2. tandis que, dans les liaisons de plai-

§ 1. .Se plaiserii les uns aux sir dont parle Aristote un peu plus

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