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330 MORALE A NICOMAOUE.

��CHAPITllE VI.

La véritable amitié ne s'adresse guère qu'à une seule personne. Les liaisons très-nombreuses n'ont rien de profond. — L'amitié par plaisir se rapproche plus de la véritable que l'amitié par intérêt. — Amitiés des gens riches : leurs amis sont très-divers ; la véri- table amitié est très-rare pour eux. — Résumé sur les deux espèces inférieures d'amitié.

g 1. Il n'est pas possible qu'on soit aimé de beaucoup de gens d'une amitié parfaite, pas plus qu'il n'est possible d'aimer beaucoup de gens à la fois. La véritable amitié est une sorte d'excès en son genre. C'est une affection qui l'emporte sar toutes les autres, et ne s'adresse par sa na- ture même qu'à un seul individu ; or, il n'est pas très- facile que plusieurs personnes plaisent à la fois si vive- ment à la même, pas plus peut-être que ce n'est bon. § 2. 11 faut aussi s'être éprouvé mutuellement et avoir un par- fait accord de caractère, ce qui est toujours fort difficile. Mais on peut bien plaire à une foule de personnes, quand il ne s'agit que d'intérêt ou de plaisir ; car il y a toujours

��Ch. VI. Gr. Morale, livre II, cb. des choses. — Pas plus pexU-êlre

13; Morale à Eudème, livre VII, que ce n'est 6on. Une affeclion ainsi

ch. 2. — La question du nombre des dispersée court trop grand risque de

amis n'est traitée qu'ici ; dans les devenir superficielle.

deux autres ouvrages, elle n'est que § 2. // faut aussi. Les arguments

très-vaguement indiquée. que présente Aristote sont fort

§ ]. // n'est pas possible. La limi- solides; et ils résultent d'une longue

talion du nombre des amis résulte observation. — Que d'intérêt ou de

nécessairement de la nature même plaisir. On peut plaire aussi ù ieau-

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