LIVRE I\, CH. VIII, g 7. /|()l
iiôte l'aime de préférence à tout. Il faudrait donc dire à ce compte qu'il est le plus égoïste des hommes. Mais c'est en un tout autre sens que celui qui rendrait ce nom inju- lieux. Ce noble égoïsme l'emporte sur l'égoïsme vulgaire, autant que vivre selon la raison l'emporte sur vivre sui- \ant la passion ; autant que désirer le bien l'emporte sur désirer ce qui paraît utile.
g 7. Ainsi donc, tout le monde accueille et loue ceux f[ui ne cherchent à s'élever au-dessus de leurs sem- l3lables que par la pratique du bien. Si tous les hommes en étaient à lutter uniquement de vertu et s'efforçaient de toujours faire ce qu'il y a de plus beau, la commu- nauté tout entière verrait dans son ensemble tous ses besoins satisfaits ; et chaque individu en particulier pos- séderait le plus grand des biens, puisque la vertu est le plus précieux de tous. On arriverait donc à cette double conséquence : d'une part, que l'homme de bien doit être égoïste ; car en faisant bien, il aura tout à la fois un grand profit personnel, et il obligera en même temps les autres ; et d'autre part, que le méchant n'est pas égoïste;
��ridu. — Voir plus haut, livre i, rendrait le gouvernemcnf ù peu prés
rli. Ix, $ à. — Vivre selon la infaillible. C'est là ce qui donne
riùson. Principe Platonicien que aussi tant d'importance à réducation,
vépèlc Aristote, et dont le Stoïcisme a qui forme les individus et les futurs
fait plus tard toute sa morale. citoyens. Mais les sociétés nioderucs
§ 7. La communauté tout entière, sont encore bien loin de cet idéal, si
Ou la société ; j'ai préféré garder le elles s'en rapprochent plus que les
mot même dont se sert Aristote. Il sociétés antique;^, — A cette double
est évident d'ailleurs que le problême conséquence. Quoique paradoxales^
social serait parfaitement résolu, s'il ces conséquences sont vraies, si l'on
l'était comme l'indique Aristote. admet les principes que réfute Aris-
L'honnêleté parfaite des individus lotc.
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