Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/935

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LIVRE IX, CH. X, S 6. hU

à la fois. L'amour est comme le degré supérieur et l'excès de l'alTection, et il ne s'adresse jamais qu'à un seul être.

Vinsi les sentiments très-vifs se concentrent sur quelques

objets en petit nombre. § 6. La réalité démontre bien évi- demment qu'il en est ainsi. Ce n'est jamais avec plusieurs qu'on se lie d'une véritable et ardente amitié; et toutes les amitiés qu'on vante et qu'on admire, n'ont jamais existé qu'entre deux personnes. Les gens qui ont beaucoup d'amis, et qui sont si intimes avec tous, passent pour n'être les amis de qui que ce soit, si ce n'est dans les re- lations de la société purement civile; et l'on dit en parlant d'eux que ce sont des gens qui cherchent à plaire civile- ment et politiquement. On peut être l'ami d'un grand nombre de gens, sans même rechercher à leur plaire, et en étant seulement un honnête homme dans toute la force du mot. Mais être l'ami des gens, parce qu'ils sont vertueux et les aimer pour eux-mêmes, c'est un sentiment qui ne peut jamais s'adresser à beaucoup de personnes; et il est même préférable de n'en rencontrer que bien peu de ce genre.

��suffisamment, quelque bonne inlen- Oreste et Pylade. — Il est même

tion qu'on y mette. — L'amour... à préférable. Afin que le cœur puisse

un seul être. Cela est rigoureuse- se donner plus complètement, et que

ment vrai d'un sexe à l'autre. cetie alFection mutuelle accroisse cn-

§6. Entre deux personnes. Thésée core la vertu des umis et les perfec-

et Piritlioiis, Achille et Patrocle, lionne tous les deux.

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