Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/96

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i.wxM PREFACE.

» il marche toujours en ligne droite, conforniémeul ') à sa nature, en même temps qu'il embrasse l'uni- » vers. Ea justice le" suit, vengeresse des infractions » faites à sa loi. Quiconque veut être heureux doit î> s'attacher à elle, marchant humblement et modes- n tement sur ses pas. Mais, pour celui qui se laisse ' enfler par l'orgueil, qui livre son cœur au feu des » passions, et s'imagine n'avoir besoin ni de maître, » ni de guide, Dieu l'abandonne à lui-même; et, >. ainsi délaissé, il ne tarde pas à payer la dette à » l'inexorable justice, et finit par se perdre, lui, sa » famille et sa patrie. ^ »

Puisque tel est l'ordre immuable des choses, que doit penser, et que doit faire le sage ? Évidemment, tout homme sensé pensera qu'il faut être de ceux qui s'attachent à Dieu. l\]ais quelle est la conduite agréable à Dieu ? Une seule ; car Dieu étant pour nous la juste mesure de toutes choses, et non pas l'homme, comme on l'a si vainement prétendu, il n'est pas d'autre moyen de s'en faire aimer que de travailler de tout son pouvoir à lui ressembler, autant, du moins, qu'il est donné à l'homme d'at- teindre à cet inaccessible modèle. Assuré de cette

(1) Platon, Luis, liv. .\. 1)11^0^ 267, l!5o: VU, o9;lV, 'ioô: IV. 23o.

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