Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/100

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quelque rapport d’autorité et d’obéissance : c’est ce qu’on observe particulièrement dans tous les êtres animés, quelle que soit leur nature ; et même dans les objets qui n’ont pas, à proprement parler, de la vie, il y a comme une autorité qui préside à leur harmonie ( 1 ). Mais ceci est peut — être trop étranger au mode d’examen que nous adoptons ici (2).

10. D’abord, l’animal est composé d’une ame et d’un corps, lesquels ont été destinés par la nature, l’une à commander, et l’autre à obéir : mais il faut observer la nature dans les êtres qui en portent plus sensiblement l’empreinte ; et non dans ceux chez qui elle est altérée ou dégradée (3). Par conséquent, il faut l’observer dans l’homme, dont l’ame et le corps ont le plus de per (1) Le passage suivant de Cicéron [De nat. Deor. l. 2, c. 11), peut être regardé comme un développement de cette pensée d’Aristote : Omnem enim naturam necesse est, quoe non solitaria sit neque simplex, sed cum alio juncta alque connexa, habere aliquem in se principatum, ut in homine mentem, in bellua quiddam simile mentis, unde oriuntur rerum appelitus ; in arborum autem, et earum rerum quoe gignuntur e terra, radicibus inesse principatus putatur. Principatum autem id dico, quod Groeci ^y£u.cvi> ; ôv vocant.

(2) Littéralement : appartient à un examen, à un genre de discussion exotérique. Voyez les remarques sur le livre 3e, ch. 4, § 4 de ce traité.

(3) Cicéron ( Tuscul. Quoest. l. 1, c. 14), dit aussi : Quid illud ? num dubitas, quin specimen naturoe capi debeat ex optima quaque natura ?