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XV

ses disciples : « Antiphon, nous dit-il, demandait « une fois à Socrate, comment il pouvait se croire « capable de rendre les autres habiles à se mêler « du gouvernement ; et pourquoi il n’avait jamais « pris part lui-même à l’administration des affaires « publiques, s’il était vrai qu’il eût de si rares con « naissances dans cette partie.—Lequel des deux « y prend en effet plus de part, répondit Socrate, « celui qui s’en occupe seul (et pour son propre. « avantage), ou celui qui s’applique de toutes ses « forces à faire qu’il y ait le plus possible de ci « toyens en état de s’en mêler (1) ? » On doit donc croire que Socrate s’occupa avec succès de ce genre de considérations : mais il serait très difficile de marquer avec précision ce qu’on lui doit à cet égard, tant Platon a pris soin d’attribuer partout à ce philosophe, dont il chérissait la mémoire, presque tous les résultats de ses propres méditations.

Cependant, si l’on ne jugeait du mérite de Platon, dans cette partie de la philosophie, que par ce qu’Aristote dit de ses dialogues sur la Répu (1) Xenoph. Mem. Socrat. l. I, c. 6, § 6. « Dans l’examen « qu’il faisait de toutes les qualités que doit posséder un homme « qui a l’autorité sur ses semblables (dit encore le même écri « vain), après avoir montré l’inutilité, ou le peu d’importance « de toutes les autres, il ne laissait, subsister que celle qui con « siste à rendre heureux les hommes qui sont soumis à cette « autorité. » ( Ibid. l. III, c. 2, § 4.) xvj DISCOURS

blique et sur les