Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LIMINAIRE. xjx

proie, Platon ne pouvait se résoudre à croire ses concitoyens abandonnés à un malheur sans res source. Il se flatta donc qu’en les éclairant sur leurs véritables intérêts, en leur montrant les causes de leurs souffrances, il pourrait être utile, sillon à ses contemporains, au moins aux générations qui viendraient après lui ; et cet espoir lui suggéra le dessein de consacrer toutes les forces de son génie à la recherche des vérités soit morales, soit politiques, dont la connaissance pouvait, suivant lui, amener de meilleures destinées. C’est sans doute ce qui l’engagea à composer ses dialogues de la République et des Lois, exposant, dans le premier de ces deux ouvrages, ses idées et ses vues, sous le nom de Socrate, qui en est le principal interlocuteur, et aux leçons ou aux entretiens duquel il témoignait ainsi qu’il était redevable d’une partie de sa doctrine (1).

Je ne me propose pas de présenter ici dans un grand détail le système de gouvernement et de législation que cet écrivain a tracé dans ces deux traités. On peut en voir l’exposition dans un grand

(1) Dans le traité des Lois, que Platon composa lorsqu’il était déjà avancé en âge, et où il paraît avoir eu pour but de corriger quelques parties de son premier plan, d’en étendre et d’en développer quelques autres, le principal interlocuteur est un vieillard athénien, c’est-à-dire, apparemment Platon lui-même, qui croyait alors avoir acquis le droit de parler en son propre nom.

b. XX