Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/27

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XXV

bien que pour celle des individus. Seulement, il est nécessaire, pour la même fin, qu’elles restent, autant qu’il est possible, soumises à l’autorité et aux directions de la faculté supérieure. La colère, qui excite l’homme à repousser avec énergie les causes de destruction, ou de souffrance, qui peuvent le menacer, de la part des autres êtres animés, soit de même, soit de différente espèce que lui ; les désirs, qui éveillent son industrie et mettent en jeu toutes ses facultés actives, d’abord pour la satisfaction de ses besoins les plus impérieux, et ensuite pour lui procurer les moyens de jouissances propres à charmer et à embellir sa vie, sont assurément des ressorts nécessaires, des conditions indispensables de l’existence de l’homme. Mais leur tendance naturelle à l’exagération, peut eu faire très-promptement des causes de malheur et de destruction, si elles ne sont contenues, par la raison, dans des bornes légitimes.

Or, ce que la raison est pour l’individu, la loi, suivant Platon, l’est pour les sociétés. Voilà pourquoi il définit la loi, l’invention ou la découverte de ce qui est, c’est-à-dire, du vrai (1). De même, dit-il, qu’on appelle lois d’une science ou d’un art, l’enonciation des rapports qu’on a reconnus comme constants et invariables dans un certain ordre d’i (1) Plat. Minos., p. 315. xxvj