Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’espèce ; que, par exemple, si celui qui gouverne ne commande qu’à un petit nombre d’hommes, on l’appelle maître (despote) ; économe, s’il commande à un plus grand nombre, et chef politique ou roi, s’il commande à un nombre encore plus grand ; attendu qu’il n’y a (suivant eux) aucune différence entre une famille nombreuse et une cité qui l’est peu. Enfin, quant au gouvernement politique et royal, ils prétendent que lorsqu’un homme gouverne seul et par sa seule autorité, c’est le gouvernement royal ; mais que lorsqu’il se conforme aux règles d’une science applicable à cet objet, exerçant pendant quelque temps le pouvoir, et y étant soumis à son tour, c’est le gouvernement politique : mais cela n’est pas vrai.

3. On s’en convaincra, si l’on examine le sujet proposé suivant la méthode que nous avons déjà employée[1]. Car, de même que dans les autres sujets on est obligé de diviser le composé, jusqu’à ce qu’on arrive à des éléments qui sont entièrement simples, puisqu’ils sont les plus petites parties du tout ; ainsi, en considérant de quels éléments se compose une cité, nous verrons mieux en quoi ils diffèrent les uns des autres, et s’il est possible d’arriver à quelque conclusion scientifique et. pratique sur chacun des objets dont on vient de parler. La meilleure manière donc d’établir une théorie


  1. Dans le traité qui précède celui-ci, ou dans la Morale : c’est-à-dire si l’on emploie la méthode analytique, comme on le voit par ce que l’auteur ajoute immédiatement.