Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/12

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un même ordre d’idées. Dans le premier, Aristote s’efforce de démontrer, contre le système de l’unité et de l’immobilité de l’être, comment les choses se produisent et comment elles finissent ; dans le second[1]), c’est la même discussion directement soutenue contre des représentants de l’école d’Élée, Xénophane, qui en est le fondateur, et Mélissus, qui a conservé encore les principes de cette doctrine, au moment où Socrate substitue aux incertitudes antérieures une philosophie nouvelle et définitive. La pensée est identique dans les deux traités ; la forme seule est différente ; ici, l’exposition générale d’un principe ; là, une réfutation spéciale du principe contraire. Je reviendrai brièvement, à la fin de cette préface, sur la valeur de ces deux ouvrages, qui méritent d’être plus connus qu’ils ne le sont ; mais d’abord, je tiendrais à faire voir, aussi clairement que je le pourrai, ce qu’était le mouvement philosophique auquel Xénophane et Mélissus ont concouru, soit pour le créer, soit pour le suivre.

Xénophane et Mélissus ! ce sont là des noms bien anciens ; au premier coup d’œil, il est assez difficile de comprendre qu’ils puissent exciter de nos

  1. Voir plus loin, pages 191 et suivantes, la Dissertation spéciale sur l’authenticité et le caractère du Traité sur Mélissus, Xénophane et Gorgias.