Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/123

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je crois pouvoir tirer les conclusions suivantes, qui me semblent autant de faits certains.

Nos philosophes des cinquième et sixième siècles avant l’ère chrétienne ont écrit leurs ouvrages, soit dans l’Asie Mineure, soit dans la grande Grèce. Des fragments de ces ouvrages sont parvenus jusqu’à nous, à travers toutes les difficultés que la transmission des livres éprouvait avant la découverte de l’imprimerie, l’invention du papier de coton et de lin, ou l’emploi du parchemin. Ces livres de Xénophane et de Mélissus, et peut-être ceux de Thalès et de Pythagore, ont été écrits, comme tout le monde écrivait alors, sur du papyrus égyptien ; ils devaient, en général, avoir la forme que nous voyons aux papyrus conservés dans nos musées. Il est possible que, dès une époque très ancienne, et sûrement dès l’époque d’Aristote, les feuilles de papyrus fussent superposées pour former des livres comme les nôtres. Dès lors, il a été facile de rassembler des bibliothèques, et celles qu’on attribue à Polycrate et à Pisistrate n’étaient, sans doute, que des imitations des bibliothèques égyptiennes, parmi lesquelles celle d’Osymandias a été la plus célèbre.

Que reste-t-il à savoir encore ? Une seule chose, peut-être, qui répondrait aux habitudes un peu minutieuses de notre curiosité moderne. C’est la fabrication du papyrus destiné aux lettres et aux