Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

science, et les recherches de tout genre sur les antiquités de la patrie et celles des peuples étrangers. Plus tard, quand Cicéron peut se ménager quelques heures de repos et de solitude, il va s’enfermer dans sa bibliothèque, qu’il a fait si coquettement parer ; il s’y cache au milieu de ses livres ; il en a des piles énormes amoncelées tout autour de lui. Quand il n’a pas tous ceux qu’il désire consulter, il se les fait copier (describere) chez les amis qui les possèdent. Si des amis éprouvent les mêmes lacunes, Cicéron est aussi complaisant qu’on l’a été à son égard ; il fait copier, par ses scribes, par ses lecteurs (anagnostes), par ses secrétaires, l’ouvrage réclamé, et il se procure la joie de l’offrir, de même qu’il avait été charmé d’en recevoir un autre qui ne lui agréait pas moins. Sans même qu’un ami vous en adresse la requête, on lui fait présent de quelque bon livre qu’il souhaite en secret, et qui peut lui être de quelque utilité. Si l’on est en visite chez quelqu’un et qu’on y trouve un livre à sa convenance, on le lui emprunte, et on le lui rend après qu’on s’en est servi, etc., etc.

Je pourrais multiplier ces détails à l’infini ; mais à quoi bon ? On voit de reste que les Romains, à la fin de la République, et 150 ans avant Pline, qui nous a si bien décrit la fabrication du papier, avaient tiré du papyrus tout le parti que nous tirons