Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/139

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se réunit, et les merveilles d’industrie qui y sont exposées aux yeux de tous. De même, dans la vie, les hommes réunis en société ont des occupations différentes. Les uns sont entraînés par les attraits irrésistibles de la richesse et du plaisir : les autres sont dominés par l’ambition du pouvoir et des honneurs, qui ne se gagnent que par les luttes ardentes et les rivalités homicides. Mais le but le plus relevé de l’homme, c’est de contempler dans cet univers toutes les beautés qu’il nous offre, et de mériter ainsi le titre de philosophe. Il est bien de contempler l’immense étendue des cieux et d’y suivre le cours des astres, qui s’y meuvent dans un ordre si régulier. Mais on ne peut le bien comprendre que par le principe purement intelligible qui régit tout avec nombre et mesure. La sagesse consiste à connaître autant qu’on le peut ces phénomènes divins, éternels, primitifs, immuables ; et la philosophie n’est que la poursuite assidue de cette noble étude, qui éclaire et corrige les hommes[1].  »


Dès le début, la philosophie a donc su ce qu’elle faisait ;

  1. Jamblique, Vie de Pythagore, chap. XII, §§ 58 et 59, de l’édition de Firmin Didot, à la suite de Diogène de Laërte. Avec tous ces documents de Jamblique et de Porphyre, on pourrait refaire une vie très intéressante et un exposé complet des principales doctrines de Pythagore.