Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/162

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Dans ce traité des Airs, des Eaux et des Lieux, qu’on pourrait croire une inspiration de la science moderne, Hippocrate est amené par son sujet à faire le parallèle des deux races et des deux contrées qu’il connaît si bien, pour i avoir toujours vécu :


« Je veux, dit-il, en comparant l’Asie et l’Europe, montrer combien ces deux contrées diffèrent l’une de l’autre en toute chose, et faire voir que les peuples qui les habitent, n’ont entr’eux aucune ressemblance de conformation. Il serait trop long d’énumérer toutes les différences ; mais me bornant à celles qui sont les plus importantes et les plus sensibles, j’exposerai l’opinion que je me suis faite. Je dis donc que l’Asie diffère considérablement de l’Europe par la nature de toutes ses productions, par celles qui viennent de la terre aussi bien que par les hommes qui la cultivent. Tout ce qui naît en Asie est beaucoup plus beau et plus grand, le climat y est meilleur, et les peuples y ont un caractère plus doux et plus docile. La cause en est dans le juste équilibre des saisons…. ; les bestiaux qu’on y nourrit sont florissants ; leur fécondité est étonnante, et l’élevage réussit à souhait ; les hommes y sont bien développés ; ils se distinguent des autres races par la beauté de leurs formes, par leur taille avantageuse, et entr’eux ils ne diffèrent presque point