Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/168

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hauts faits qu’il loue ; Aspasie est digne de prononcer l’éloge d’Athènes et de ses enfants ; et quand Ménexène remercie Socrate en le quittant, il ne peut s’empêcher de s’écrier : « Par Jupiter, Aspasie est bien heureuse de pouvoir, étant femme, composer de pareils discours._ » Le jeune homme avait raison ; mais il pouvait ajouter que cette femme était de Milet, et que ses aïeux, plus faibles encore qu’Athènes, avaient aussi plus d’une fois combattu les Perses, avant qu’Athènes ne les vainquit.

Enfin, Aristote est de l’avis de Platon et d’Hippocrate. Parlant des qualités requises dans les citoyens d’un état bien organisé, il dit :


« Pour se faire une idée de ces qualités, on n’a qu’à jeter les yeux sur les cités les plus célèbres de la Grèce et sur les diverses nations qui se partagent la terre. Les peuples qui habitent les climats froids, même dans l’Europe, sont en général pleins de bravoure ; mais ils sont certainement inférieurs en intelligence et en industrie. Aussi ils conservent bien leur liberté ; mais ils sont politiquement indisciplinables, et ils n’ont jamais pu conquérir leurs voisins. En Asie, au contraire, les peuples ont plus d’intelligence et plus d’aptitude pour les arts ; mais ils manquent de cœur, et ils restent sous le joug d’un esclavage perpétuel. La race grecque, qui topographiquement est intermédiaire,