Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/181

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frères issus d’une mère commune. Mais si l’origine, rejetée dans des temps que l’histoire ne peut atteindre, est la même, les destinées ont été tout autres. Le monde Grec a produit les lettres, les sciences, les arts que nous cultivons sur ses traces ; il a contribué, pour une part immense, au progrès de la civilisation chrétienne, telle que nous en jouissons. Le monde Hindou a produit le Brahmanisme et le Bouddhisme, relégué au-dessous de nous, on sait à quelle distance, malgré des qualités de plus d’un genre, qu’il serait injuste de méconnaître. Entre le monde Grec et le monde Hindou, la Perse, qui est leur intermédiaire par les lieux aussi bien que par les temps, n’a joué presqu’aucun rôle, et la Grèce n’en a tiré que la gloire impérissable des Miltiade, des Léonidas, des Thémistocle et des Alexandre.

Cependant l’Inde, la Perse, la Grèce, l’Égypte, la Judée même, toutes différentes qu’elles sont entr’elles, et avec les diversités intellectuelles qui les séparent, appartiennent toutes les cinq à une race unique.

L’ethnologie, qui ne doit pas usurper trop d’importance dans ces études, mais qui ne doit pas non plus en être tout à fait bannie, découvre une identité manifeste, sous les oppositions de mœurs, d’esprit et de langage. Cette race supérieure est celle qui est appelée Indo-Caucasique. Les peuples Sémitiques