Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

similaires. Anaxagore, au contraire, prétend que les corps similaires sont simples, et qu’ils sont les vrais éléments, tandis que la terre, le feu et l’air, sont des composés, et que les germes des éléments sont répandus partout.

§ 6.[1] Ainsi donc, quand on prétend faire sortir toutes les choses d’un élément unique, il faut nécessairement considérer la production et la destruction des choses comme une simple altération. Alors, le sujet des phénomènes demeure toujours un, et toujours le même ; et c’est précisément d’un sujet de ce genre qu’on peut dire qu’il subit une altération. Mais quand on reconnaît plusieurs espèces de substances, on doit trouver aussi que l’altération diffère de la production ; car alors la production et la destruction des choses ont lieu par suite de la combinaison et de la séparation des éléments. C’est en ce sens qu’Empédocle a pu dire :

«…. II n’est pour rien de nature constante,
« Et tout n’est que mélange et séparation. »

    d’Anaxagore ; mais la chronologie ne le permet pas. Il s’agit des disciples d’Empédocle, comme l’annonce l’expression grecque, plus encore que d’Empédocle lui-même. — Les germes des éléments, ces germes se rapprochent alors beaucoup des atomes, qui sont aussi répandus partout, d’après le système de Démocrite.

  1. § 6. On prétend faire sortir toutes la choses d’un élément unique, système qu’Aristote n’a jamais accepté. — Comme une simple altération, voir plus haut, § 1. — Le sujet des phénomènes, j’ai ajouté en derniers mots. — Qu’il subit une altération, il faut, en effet, un sujet permanent, pour qu’il puisse être successivement le lieu des altérations qui se produisent tour à tour, parlant du froid au chaud, du blanc au noir, etc. ; ou réciproquement. — Plusieurs espèces de substances, le texte dit précisément : « plusieurs genres. » - De la combinaison et de la séparation, sous l’influence de l’Amour et de la Discorde, comme le veut Empédocle.