Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/197

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toute sa généralité, mais seulement celle des éléments. Il n’a rien dit sur la formation de tous les corps du genre de la chair, des os et autres corps analogues ; il n’a pas parlé non plus, ni de l’altération ni de l’accroissement, et il n’a pas montré comment il les conçoit dans les êtres.

§ 2.[1] Du reste, on peut affirmer que personne, si l’on en excepte Démocrite, n’a parlé d’aucun de ces sujets autrement que d’une façon toute superficielle. Quant à lui, il semble bien avoir songé à toutes les questions ; mais il diffère de nous en expliquant la manière dont les choses se passent. Personne, comme nous venons de le dire, n’a pensé à expliquer l’accroissement, si ce n’est peut-être dans le sens où tout le monde comprend ce phénomène, c’est-à-dire en disant que les corps s’accroissent, parce que le semblable vient se joindre au semblable. Mais comment ce phénomène a lieu, c’est ce qu’on n’a point encore expliqué.

§ 3.[2]D’ailleurs, on n’a pas étudié non plus davantage

    dire probablement que Platon n’a étudié la production que dans l’état actuel des choses, sans essayer de remonter à l’origine. Si c’est bien là sa pensée, elle ne serait peut-être pas très juste ; et on trouverait dans le Timée de quoi la contredire. — Celle des éléments, et non celle des qualités, qui se succèdent dans les éléments. — De l’altération, ni de l’accroissement, c’est-à-dire les deux autres espèces de mouvements.

  1. § 2. Si l’on en excepte Démocrite, cet éloge de Démocrite peut paraître bien grand, après la critique précédente sur Platon. — Toutes les questions, le texte n’est pu aussi précis. — Dont les choses se passent, ceci n’est pas très clair ; mais le texte est encore plus concis que ma traduction. Aristote vent dire sans doute que Démocrite est d’accord avec lui, en admettant la production des choses, mais qu’il n’est plus d’accord avec lui sur la manière dont ce phénomène a lieu. — A expliquer l’accroissement, on ne voit pas qu’Aristote lui-même ait comblé cette lacune ; voir la Physique, Livre VI, ch. 16, § 5, de ma traduction.
  2. § 3. D’ailleurs on n’a pas étudié non plus, une partie de ces questions ont été étudiées, soit dans la Physique, soit dans le quatrième livre