Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/247

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le semblable s’accroisse par le semblable, et, dans un autre sens, que ce soit par le dissemblable.

§ 16.[1] On pourrait encore demander ce que doit être exactement la chose qui produit l’accroissement. Il est clair que ce nouvel élément doit être le corps en puissance. Par exemple, si c’est de la chair qu’il accroît, il doit être chair en puissance, tout en étant en réalité et en entéléchie une autre chose ; et cette autre chose a dû se détruire pour devenir de la chair. Ainsi donc, elle n’est pas en soi ce qu’elle devient ; car alors il y aurait production et non pas simple accroissement. Mais la chose qui s’accroît est précisément dans celle-là. Qu’a donc éprouvé le corps par cet élément nouveau, pour qu’il se soit ainsi accru ? A-t-il subi un mélange, comme lorsqu’on verse de l’eau dans du vin, de

    le semblable s’accroisse par le semblable, c’est presqu’un axiome dans la philosophie ancienne ; mais cette généralité est un peu vague ; et bien qu’il soit vrai que les choses s’accroissent par l’assimilation d’éléments nouveaux, ce n’est pas une explication très satisfaisante du phénomène complexe de l’accroissement.

  1. § 16. La chose, l’expression du texte est encore plus indéterminée. Ce qui fait croître le corps doit avoir certaine qualité spéciale, par laquelle il peut être assimilé au corps, et se changer en sa substance. — Ce nouvel élément, le texte n’est pas aussi précis. — Le corps en puissance, c’est-à-dire, en d’autres termes, qu’il peut devenir le corps, en s’assimilant à lui. — Si c’est de la chair qu’il accroît, comme les aliments que nous prenons qui se changent en sang et en chair, pour soutenir notre vie, et développer notre corps. — En réalité, en entéléchie, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Se détruire, ou « disparaître. » Ainsi, le pain que nous mangeons est, en puissance, du sang et de la chair ; mais, dans sa réalité spéciale, il n’est encore ni l’un ni l’autre. — Il y aurait production, ou « génération. » - Dans celle-là, c’est l’expression même du texte ; mais elle semble exagérée ; car on ne peut pas dire que le sang soit dans le pain, quoique, par suite de la digestion, le pain se change substantiellement et devienne du sang. J’ai d’ailleurs ajouté le mot de : « précisément. » - Par cet élément nouveau, le texte n’est pas aussi formel. — A-t-il subi