Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/283

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même nature, ou bien diffèrent-ils les uns des autres, les uns étant de feu, et les autres, de terre selon leur masse ? S’il n’y a qu’une seule et même nature pour tous, quelle cause peut les avoir divisés ? Ou bien, pourquoi, en se touchant, ne se réunissent-ils pas tous, par leur contact, en une seule et même masse, comme de l’eau quand elle touche de l’eau ? La dernière eau ajoutée ne diffère en rien de celle qui la précédait. Mais si ces indivisibles sont différents les uns des autres, alors que sont-ils ? Evidemment, il faut admettre que ce sont là les principes et les causes des phénomènes, bien plutôt qu’ils n’en sont les simples formes ; et d’autre part, si l’on dit qu’ils diffèrent de nature, ils peuvent alors, en se touchant mutuellement, agir ou souffrir les uns par les autres.

§ 17.[1] Bien plus, quel sera le moteur qui les mettra en mouvement ? Si ce moteur est différent d’eux, alors l’indivisible

    uns étant de feu, selon qu’il semble résulter spécialement des théories émises dans le Timée. — Peut les avoir divisés, ou « séparés les uns des autres. » Ici la division ou la séparation semblerait devoir se réduire aussi à une simple dissemblance. — Par leur contact, ou « après s’être touchés mutuellement. » - Une seule et même masse, l’expression du texte est tout à fait indéterminée. — Comme de l’eau, la comparaison est très claire du moins, et l’eau se réunit à l’eau sans la moindre peine. Les atomes devraient se réunir ainsi les uns aux autres, par suite de leur identité naturelle. — La dernière eau, c’est l’expression même du texte. — Ajoutée, ce mot n’est pas dans le grec. — Alors que sont-ils ? question adressée au système de Platon et à celui de Leucippe, à qui Aristote veut sans doute reprocher de n’avoir pas assez insisté sur ce point. — Les simples formes, admises dans les théories platoniciennes, et dans celles de Démocrite et Leucippe. — Si l’on dit, le texte n’est pu aussi formel. — Agir ou souffrir, tandis que, dans les doctrines que combat Aristote, on regarde les atomes comme impassibles ; voir, plus haut, § 10.

  1. § 17. Quel sera le moteur qui les mettra en mouvement, le texte n’est pas aussi développé. — Est différent d’eux, c’est-à-dire, s’il est étranger et extérieur. — L’indivisible est passif, le texte emploie le singulier ;