Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/295

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qui existaient avant de se mélanger et de se perdre dans le mélange. C’est là, précisément, la réponse à la question que soulevait la théorie dont nous venons de parler ; et il semble que les mélanges se forment de choses qui étaient antérieurement séparées, et qui peuvent l’être encore de nouveau. Ainsi, les choses mélangées ne subsistent pas en réalité, comme demeure et subsiste le corps et la blancheur qui le caractérise ; et elles ne sont pas non plus détruites, soit l’une des deux isolément, soit toutes deux à la fois, puisque leur puissance se conserve toujours.

§ 6.[1] Mais laissons ceci de côté, et passons à la question suivante, qui consiste à savoir si le mélange est quelque chose que puissent percevoir nos sens. Par exemple, lorsque,les choses mélangées sont divisées en parties assez petites, et qu’elles sont placées assez proche les unes des autres pour que l’une ne soit plus sensiblement distincte de l’autre, y a-t-il alors ou n’y a-t-il pas mélange ? Mais n’est-il pas possible aussi que, dans le mélange, les choses quelconques soient placées, parties par parties, les

    forment le mélange. — Dans le mélange, j’ai ajouté ces mots. — La réponse à la question, le texte n’est pu tout à fait aussi précis. — Dont nous venons de parler, au début même du chapitre. — Encore de nouveau, après le mélange opéré. — Qui le caractérise, j’ai ajouté ces mots. — Leur puissance, c’est-à-dire, la possibilité de redevenir ce qu’elles étaient avant le mélange.

  1. § 6. La question suivante, c’est-à-dire, qui tient à celles qui la précèdent, et qui en est la suite. — Que puissent percevoir nos sens, peut être la question n’est-elle pas très bien posée de cette façon. Le mélange est toujours perceptible à nos sens ; mais parfois, nos sens distinguent, et parfois ils ne peuvent plus distinguer, les éléments dont le mélange est formé. — Par exemple, le texte n’est pas aussi précis. — Sensiblement, ou « pour nos sens. » - Y a-t-il alors ou n’y a-t-il pas mélange, c’est la première espèce de mélange. Les sens ne peuvent plus distinguer les éléments qui le composent. — Mais n’est-il pas possible aussi, j’ai préféré donner à cette