Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/304

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§ 3.[1] Accordons sans la moindre difficulté, que ces primitifs des choses peuvent très convenablement être appelés des principes et des éléments, et que c’est de leur changement, par une division ou une combinaison réciproque, ou bien de telle autre espèce de changement éprouvé par eux, que viennent la production et la destruction des choses. Mais en admettant qu’il y a une seule et même matière en dehors de tous les éléments, et en la faisant séparée et corporelle, on se trompe ; car il est impossible, que ce corps, s’il est perceptible à nos sens, puisse exister sans présenter quelques contraires ; et il faut nécessairement que cet infini, que quelques philosophes prennent pour leur principe, soit léger ou pesant, froid ou chaud.

§ 4.[2] Mais la manière dont on a parlé de ce principe, dans le Timée, n’a aucune précision ; car on n’a pas dit assez clairement, si ce réceptacle de toutes choses est distinct et séparé des éléments. Ce qui est certain, c’est que Timée n’a recours pour aucun d’eux à ce principe, bien qu’il ait dit cependant que c’est le sujet antérieur de

    attribue la théorie des quatre éléments ; voir aussi la Physique, livre III, ch. 7, §§ 9 et suivants de ma traduction.

  1. § 3. Les primitifs des choses, j’ai conservé le mot même du texte. — Ou bien de telle autre espèce de changement, il n’y a, par exemple, que l’altération de possible, dans les systèmes qui n’admettent qu’un seul élément ; car c’est par les modifications infinies de cet élément unique que se produisent tous les autres phénomènes. — Et corporelle, c’est la traduction exacte du mot qu’emploie le texte. — S’il est perceptible à nos sens, et il doit l’être du moment qu’il est substantiel et séparé de tous les autres. — Sans présenter quelques contraires, le texte dit simplement : « Sans contrariété. » — Cet infini, ou « cet indéterminé. »
  2. § 4. Ce réceptacle de toutes choses, voir la traduction du Timée de Platon par M. V. Cousin, p. 452. — Est distinct et séparé des éléments, la critique est exacte, si ce n’est très importante. — Préalablement, j’ai ajouté ce mot. — Le sujet des ouvrages d’or, voir le Timée,