Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/307

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dont le disent Empédocle et d’autres philosophes ; car, d’après leurs théories, il n’y aurait plus même d’altération. Ce ne sont que les oppositions des contraires qui ne changent pas les unes dans les autres. Du reste, comme ce sont là les principes des corps, il n’en faut pas moins étudier leurs qualités et leur nombre ; car les autres philosophes s’en servent bien dans leurs systèmes, après les avoir admis par hypothèse ; mais ils ne disent pas pourquoi ces contraires ont telle nature et sont dans le nombre où nous les voyons.


Chapitre II


Définition du corps tel que le sens du toucher nous le fait connaître ; énumération des principaux contraires qu’offre le corps tangible ; différences de ces contraires ; action différente du froid et du chaud, du sec et du liquide ; rapport de toutes les autres différences à ces quatre différences fondamentales.


§ 1.[1] Puisque nous cherchons quels sont les principes du corps perceptible à nos sens, c’est-à-dire, du corps que le toucher peut atteindre,

    pensée n’est pas assez développée, et elle reste obscure par la concision de l’expression. Empédocle et d’autres philosophes regardent les éléments comme absolument immuables ; et dès lors, on ne peut plus comprendre, avec cette immutabilité, le phénomène de l’altération, tout incontestable qu’il est. — Mais ce ne sont que les oppositions, le texte n’est pas tout à fait aussi formel. — Dans leurs systèmes, j’ai ajouté ces mots.

  1. Ch. II, § 1. Du corps perceptible à nos sens, du corps matériel et sensible. — C’est-à-dire, du corps que le toucher peut atteindre, Philopon observe avec raison qu’Aristote s’occupe d’abord du sens du