Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/318

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Chapitre IV


Théorie de la permutation des éléments les uns dans les autres ; les différences des éléments entre eux peuvent être plus ou moins nombreuses ; facilité et difficulté de la permutation ; exemples divers, selon la proximité ou la distance des éléments entre eux dans l’ordre où ils sont rangés, selon l’identité ou l’opposition des qualités des éléments. — Fin de la première partie de la théorie de la permutation réciproque des éléments


§ 1.[1] Après avoir montré plus haut que les corps simples se produisent les uns les autres réciproquement, et l’observation sensible pouvant en même temps nous attester qu’ils se produisent bien ainsi ; car autrement il n’y aurait pas d’altération, puisque l’altération ne s’applique qu’aux affections des choses qu’on peut toucher, il nous faut dire de quelle manière a lieu le changement des éléments les uns dans les autres, et s’il est possible que tout élément naisse de tout élément, ou si cela est possible seulement pour les uns, et impossible pour les autres.

  1. Ch. IV, § 1. Après avoir montré plus haut, voir le Traité du ciel, livre III, ch. 7, § 1, page 265. Ιλ semble, d’après ce passage, que le Traité du Ciel était bien lié dans la pensée de l’auteur à celui-ci, comme le croient aussi les commentateurs en mettant ces deux traités à la suite l’un de l’autre. — L’observation sensible, le texte dit simplement : « la sensibilité. » — Car autrement il n’y aurait pas d’altération, l’argument n’est pas très évident, puisque l’altération est différente de la production, et qu’elle la suppose. Il faut que la chose existe avant d’être altérée ; mais parce que l’élément d’une chose existe, il ne s’ensuit pas qu’il vienne d’un autre élément. — Qu’on peut toucher, voir plus haut, ch. 2, § 1. — Le changement des éléments les uns dans les autres, outre le Traité du