Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/326

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qualité contraire sera donc dans l’air ; et alors l’air sera quelque chose de froid. Par conséquent, il est impossible que le feu soit de l’air chaud, puisqu’il en résulterait que le même élément serait chaud et froid en même temps. Il y aura donc, outre ces deux éléments, quelqu’autre chose qui restera identique ; et c’est quelqu’autre matière commune aux deux.

§ 3.[1] Le même raisonnement serait applicable pour tout autre élément que l’air, et il ne peut y en avoir un qui serait la source unique d’où tous les autres seraient sortis. Il n’y a pas non plus, outre ceux-là, quelqu’autre intermédiaire, comme serait, par exemple, un élément qui tiendrait le milieu entre l’air et l’eau, ou l’air et le feu, plus dense que l’air et le feu, et plus léger que tous les autres ; car alors cet intermédiaire serait, avec opposition des contraires, air et feu tout à la fois. Mais le second des contraires est la privation ; et par suite, il ne se peut pas que cet élément intermédiaire subsiste seul, comme quelques philosophes le disent de l’infini et du contenant. Il

    qui est évidemment dans le feu. — En son contraire, qui est le froid. — Cette qualité contraire, le texte n’a qu’un pronom démonstratif neutre, tout à fait indéterminé. — Il y aura donc, c’est la théorie à laquelle s’arrêtera Aristote dans ce qui va suivre. — Et quelqu’autre matière commune aux deux, c’est la matière qui est en simple puissance et non en acte, et qui peut recevoir tour à tour la forure et l’espèce de chacun des contraires. Voir le Timée de Platon, traduction de M. V. Cousin, page 122.

  1. § 3. Pour tout autre élément que l’air, le texte est plus vague. — Qui serait la source unique, même observation. — Quelqu’autre intermédiaire, comme le pensait Anaximandre, selon, Philopon. — Est la privation, voir la Physique, liv. 1, ch. 8 § 10, page 480 de ma traduction. La privation est le second des contraires en ce sens que ce second contraire. n’existe qu’autant que l’autre a cessé lui-même d’exister. — Et du contenant, j’ai conservé l’expression du texte, toute vague qu’elle est. Voir sur l’infini la Physique liv. III, ch.