Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/328

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contraires, non perceptible et non séparable. [333a] Mais comme il y a visiblement davantage d’éléments, le moins qu’il puisse y avoir d’oppositions, c’est deux ; et quand il y en a deux, il ne peut pas y avoir trois termes seulement ; il en faut absolument quatre, ainsi qu’on peut le voir. C’est là le nombre des combinaisons deux à deux ; car, bien qu’il y en ait en tout six, il en est deux qui ne peuvent jamais se produire, parce qu’elles sont contraires l’une à l’autre. Du reste, on a traité antérieurement ces questions.

§ 5.[1] Mais, quoique les éléments se changent les uns dans les autres, il est impossible que le principe de la transformation se trouve ni dans l’un des extrêmes, ni au au milieu ; voici ce qui le prouve. D’abord, quant aux extrêmes, il n’est pas possible que toutes les choses soient du feu, non plus qu’elles soient toutes de la terre ; car cela reviendrait à dire que tout naît du feu, ou que tout naît de la terre. Mais on ne peut pas dire davantage, ainsi que le veulent quelques philosophes, que ce soit le milieu qui est le principe, et que l’air se change en feu et en eau, ni que l’eau se change en air et en terre ; les extrêmes, je le répète, ne pouvant jamais se changer les uns dans les autres.

§ 6.[2] Ainsi, il faut trouver un point d’arrêt, et l’on ne peut pas plus d’une part que de l’autre aller à l’infini en

    — Davantage d’éléments, le texte n’est pas aussi formel. — Antérieurement, voir plus haut, ch. 3, § 1.

  1. § 5. Le principe de la transformation, le texte dit simplement : « un principe. » — Soient du feu.. de la terre, le feu et la terre étant les éléments extrêmes. — L’air se change en feu, l’air étant un élément intermédiaire. — L’eau se change en air, même remarque — Je le répète, j’ai ajouté ces mots. — Se changer les uns dans les autres, parce que les extrêmes sont des contraires qui se détruisent, mais ne se permutent pas réciproquement.
  2. § 6. Il faut trouver un point d’arrêt,