Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/371

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§8.[1] Tout cet ordre est parfaitement raisonnable ; et puisqu’il a été démontré encore ailleurs que le mouvement circulaire est éternel, ainsi que le mouvement du Ciel, il est évident que tout cela se passe et se passera nécessairement, et que tous les mouvements qui se rattachent à celui-là et que celui-là produit, sont nécessaires comme lui ; car si le corps qui reçoit éternellement le mouvement circulaire le communique à quelqu’autre corps, il s’ensuit que le mouvement de ces autres corps doit être également circulaire ; et par exemple, la translation s’accomplissant d’une certaine façon dans les sphères supérieures, il faut bien que le soleil se meuve de la même manière. Du moment qu’il en est ainsi pour le soleil, les saisons ont par cette cause un cours circulaire, et elles reviennent périodiquement ; et tous ces grands phénomènes se passant de cette façon, tous les phénomènes inférieurs se passent avec la même régularité.

§ 9.[2] Mais quoi ! Quand il y a des choses qui s’accomplissent réellement ainsi, et quand, par exemple, l’eau et l’air ont bien ce mouvement circulaire, puisque pour former le nuage il faut qu’il ait plu, et pour qu’il pleuve, il

  1. § 8. Est parfaitement raisonnable, Aristote a toujours reconnu l’admirable régularité de la nature, sans y faire, d’ailleurs, intervenir assez directement Dieu et sa providence. — Encore ailleurs, c’est dans le Vllle livre de la Physique, ainsi que le dit Philopon. — Le corps qui reçoit éternellement le mouvement circulaire, c’est le premier mobile c’est-à-dire le ciel, ou la partie de l’univers qui est la plus éloignée de la terre. — D’une certaine façon, j’ai ajouté ces mots pour compléter la pensée. — Tous ces grands phénomènes, le texte n’est pas aussi précis. — Avec la même régularité, même observation.
  2. § 9. Mais quoi ! la tournure du texte n’est pas aussi emphatique. — Ont bien ce mouvement circulaire, et réciproque, de manière que l’un engendre l’autre. — Pour former le nuage il faut qu’il ait plu, voir la