Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/393

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le mensonge, la trahison. » (Sextus Empiricus, Pyrrhon. Hypotyp. liv. I, ch. 33, page 99, édit. de 1842 ; Adversus Mathem. Physicos, liv. IX, page 612, et Grammaticos, liv. I, page 112. )

Ailleurs Aristote parle encore de ces opinions de Xénophane ; et dans sa Poétique, il rappelle que le philosophe blâmait les idées que le vulgaire se fait des Dieux. (Poétique, ch. 25, § 11, page 142 de ma traduction.)

Enfin Aristote cite Xénophane, dans la Métaphysique. ( livre 1, chap. 4, page 148, traduction de M. Cousin, 1838. )

Dans ce dernier passage, Aristote semble ne pas faire un très grand cas des théories de Xénophane sur l’unité confondue avec Dieu ; il ne trouve pas ces théories assez précises, en ce que cette unité n’est ni rationnelle, comme celle de Parménide, ni matérielle comme celle de Mélissus. Il ajoute même que les idées de Xénophane sont sur ce point assez grossières, comme celles de Mélissus, de qui il ne le sépare point. Voilà à peu près tout ce que l’on trouve dans Aristote sur Xénophane. Mais ce dernier passage de la Métaphysique est fort important, en ce qu’il nous montre que, dans la pensée du philosophe, les doctrines de Mélissus ne sont pas éloignées de celles de Xénophane. Ceci nous explique très bien comment il a pu les joindre dans un même traité, si toutefois il est l’auteur de notre opuscule, ou comment un autre que lui a pu les réunir sans faire en ceci un rapprochement forcé. Seulement il fallait, selon l’ordre des temps, parler de Mélissus après Xénophane. Mais ce peut être là un simple déplacement matériel causé par l’inadvertance d’un copiste ; et les deux