Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/397

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qu’il est plus connu, et qu’il n’est guère qu’un sophiste [1].

Gorgias, né à Léontium en Sicile, vers la 71e Olympiade, a vécu extrêmement vieux, et il a atteint, selon toute apparence, la 98e Olympiade ; c’est-à-dire qu’il n’est mort qu’à 108 ou 109 ans, comme le disent unanimement tous les écrivains de l’antiquité. On ne sait pas de longs détails sur sa carrière. Sa famille devait être assez distinguée ; son frère Hérodicus, qu’il ne faut pas confondre avec Hérodicus de Sélymbrie, était un médecin habile (Voir le Gorgias de Platon, p. 185 et 209, trad. de M. V. Cousin). Ceci semble indiquer une certaine aisance de fortune, et une assez grande culture d’esprit. Pour Gorgias, il s’appliqua plus spécialement à la rhétorique, art récemment inventé, par lequel il se fit un grand nom en Sicile, et dont l’enseignement lui procura des profits plus grands encore. C’est sans doute ce talent oratoire qui le recommanda à la confiance de ses concitoyens, lorsqu’ils recoururent à la protection d’Athènes contre Syracuse et les autres villes Doriennes. Gorgias fut chargé d’aller demander du secours à la république, et il paraît bien que la date exacte de son ambassade est la 2e année de la 88e Olympiade, l’an 427 avant J. -C. Socrate, qui l’a vu certainement, paraît ne pas dédaigner son éloquence, qui fit beaucoup de bruit à Athènes et qui devint fort lucrative pour le professeur de beau langage. (Voir l’Hippias de Platon, p. 100, trad. de M. V. Cousin). On a cru qu’Aristophane, dans sa comédie des Oiseaux, avait voulu plus d’une fois se moquer de Gorgias,

  1. Voir la Dissertation spéciale de H. E. Fois, Halls Saxonum, in-8°, 1828.