Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

stades ou 450 parasanges, le parasange étant en moyenne de 30 stades ; en d’autres termes, c’était près de 600 de nos lieues. Pour affronter de telles entreprises et de tels obstacles, il fallait l’audacieux génie d’Alexandre, et deux cents ans de lutte de plus contre l’empire colossal des Perses. Cléomène n’était ni d’un caractère, ni d’un temps, à oser de telles choses.

Aristagoras, repoussé de Sparte, se rendit à Athènes, qui devenait de jour en jour plus puissante, depuis qu’elle avait renversé la tyrannie des Pisistratides ; tout récemment, elle venait d’envoyer des ambassadeurs à Artapherne, satrape de Sardes, pour l’empêcher de soutenir les prétentions d’Hippias, réfugié auprès de lui. Aristagoras, qui n’avait pu persuader le seul Cléomène, réussit, comme le remarque assez ironiquement Hérodote, à persuader les trente mille citoyens d’Athènes, en leur rappelant que jadis Milet avait été une colonie de leurs ancêtres. Il fut décidé qu’on enverrait vingt vaisseaux au secours de l’Ionie. Ce fut là, comme le dit aussi l’historien, le commencement de la guerre où la république devait se couvrir de gloire en sauvant la Grèce, et où l’empire des Perses devait recevoir de rudes échecs, précurseurs d’une ruine complète assez prochaine. En même temps, Aristagoras fit insurger les Péons, qui, des bords du Strymon,