Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/79

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fut condamné à une amende de mille drachmes, et sa pièce fut sévèrement défendue.

Quant aux Samiens, prévoyant le destin qui les menaçait, ils le prévinrent en émigrant à Calacté, où les appelaient, en Sicile, les habitants de Zancle. Æacès, fils de Syloson, leur ancien tyran, expulsé par Aristagoras, revenait avec les Perses ; et les Samiens, plutôt que de le subir, préférèrent changer de patrie. Ce furent, du reste, les seuls Ioniens qui adoptèrent ce parti ; ils ne furent suivis que par ceux des Milésiens qui avaient pu échapper au massacre. Aeacès rentra, en effet, à Samos, sous la protection des Perses, qui s’abstinrent de brûler les temples de cette seule ville, pour récompenser, disaient-il, la conduite des navires Samiens à Ladé. Histiée, avait fait une nouvelle tentative à la tête de quelques Ioniens et Éoliens qui étaient venus se joindre à lui ; il fut surpris près d’Atarné en Mysie. Emmené vivant à Sardes, Artapherne le fit mourir sur la croix, et il envoya sa tête, déposée dans du sel, à Darius, qui était à Suse. La flotte perse, après avoir hiverné à Milet, avait soumis toutes les îles, Chios, Lesbos, Ténédos, etc., tandis que, sur la terre ferme, on achevait de soumettre toutes les cités grecques.

La victoire des barbares avait des conséquences épouvantables ; et, ainsi que les Perses l’avaient