Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/95

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en partie, la vie éteinte de ces temps solennels.

Oui, la philosophie a paru pour la première fois dans l’Asie mineure, six ou sept siècles avant notre ère. Ce sont des colonies grecques, sorties jadis de l’Ionie du Péloponnèse, qui ont allumé ce flambeau dans des contrées demi-barbares, et qui l’ont transmis à Athènes, où tout était prêt pour le recevoir. Anaxagore de Clazomènes a vécu avec Socrate ; et Socrate est le père de Platon, on pourrait dire aussi le père d’Aristote. Mais avant Aristote, avant Platon, avant Socrate, le germe avait levé sur une autre terre ; et il a fallu qu’il fût enfin transplanté dans l’Attique pour y porter tous ses fruits. Oui, la philosophie a été précédée là, comme partout ailleurs, de la poésie ; Homère a chanté quatre ou cinq cents ans avant que Pythagore ne pensât. La science, sous toutes ses formes, astronomie, mathématiques, physique, histoire, médecine, a suivi et secondé la philosophie, qui a donné l’impulsion à tous ces rameaux, en en recevant elle-même de nouvelles forces. C’est au sein des dissensions civiles, de la guerre étrangère, du commerce, de l’industrie, des navigations lointaines, des combats et des périls de tous genres, c’est au sein des luttes héroïques d’une poignée d’hommes intelligents et libres contre un empire colossal, qu’il faut placer son humble et glorieux berceau. Pythagore et Xénophane n’ont