Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/97

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beaucoup moins vaste, bien qu’elle ne laisse pas que d’avoir son importance et son intérêt, moins relevé mais non moins essentiel.

Nous connaissons nos philosophes, et nous savons en partie les événements principaux de leur vie ; nous avons des fragments de leurs ouvrages, quand nous ne les possédons pas en entier ; si Homère est le seul, avec Platon, qui nous soit parvenu à peu près dans son intégrité, les autres auraient pu nous parvenir, quoique moins beaux, si le hasard des choses n’eût fait périr les écrits dépositaires de leurs pensées. Les anciens ont donc écrit ! Qui peut en douter ? Mais alors se présente ce problème, que je touche ici pour Thalès, Pythagore, Xénophane, et leurs contemporains, mais qui est le même pour l’Antiquité tout entière, en remontant plus haut qu’eux et en descendant beaucoup plus bas : ces ouvrages que nous possédons aujourd’hui, dans des débris mutilés ou dans toute leur étendue, comment sont-ils sortis des mains de leurs auteurs ? Sur quelle matière ont-ils été d’abord déposés ? Quels moyens d’écrire avait-on du temps de Xénophane, et même du temps de Lycurgue ou d’Homère ? Et pour circonscrire la recherche dans des limites étroites et positives, comment écrivait-on dans les colonies Grecques de l’Asie mineure, pour les besoins d’un