Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/395

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qui évidemment dépendent du cœur, le sens des choses tactiles, et le sens des saveurs. L’odorat est, entre les trois premiers sens, un sens intermédiaire. Quant à l’ouïe et à la vue, ces deux sens sont surtout dans la tête, à cause de la nature même de ces organes particuliers ; et c’est dans la tête que la vue est placée chez tous les animaux. § 7[1]. L’ouïe et l’odorat, tels qu’ils sont dans les poissons et autres animaux semblables, prouvent bien la vérité de ce que nous venons de dire. Les poissons entendent et odorent ; et cependant ils n’ont dans la tête aucun organe pour percevoir les objets sensibles de cet ordre. La vue est aussi très-bien placée dans le cerveau pour tous

  1. L’ouïe et l’odorat… dans les poissons. La science moderne a constaté non seulement que les poissons entendent et odorent ; mais par des dissections fort délicates, elle a reconnu chez eux les organes de l’odorat et de l’ouïe. Il est vrai que ces organes sont en général si cachés et si ténus, qu’il n’y a rien d’étonnant à ce que les premiers observateurs ne les aient pas distingués ; voir l’Anatomie comparée de Cuvier, XIIIe leçon, article 2, pp. 453 et suiv., tome II, 1re édition. La seule partie essentielle du sens de l’ouïe est la pulpe gélatineuse, où aboutissent les extrémités du nerf acoustique. Cuvier a donné des détails sur l’ouïe de l’écrevisse, de la seiche et des poissons à branchies libres et à branchies fixes, id. ibid. pp. 454 et 460. Pour l’odorat chez les poissons, voir Cuvier, id. ibid., leçon XVe, article 3, pp. 648, 655 et 669. — La vue est aussi très-bien placée. Voir la XIIe leçon de l’Anatomie comparée de Cuvier, t. II, pp. 364, 403, 434, etc., etc. — La vue est de la nature de l’eau. Ce qui a pu justifier cette théorie dans l’Antiquité, c’est que le globe de l’œil se compose de plusieurs humeurs, aqueuse, vitrée, etc., en avant et en arrière du cristallin. Voir Cuvier, id. ibid. p. 368. Dans le Traité de l’Âme, Aristote a fait une théorie spéciale de la vision, liv. II, ch. 7, p. 208 de ma traduction ; mais cette théorie est différente de celle qu’il expose ici. — Se garder le mieux. L’expression du texte n’est pas plus précise ; et la pensée reste obscure.