Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/421

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comme l’animal est très-grand et que le poids de son corps est énorme, les pieds ne sont faits absolument que pour le soutenir ; ils ne pourraient servir à quoique ce soit, si ce n’est à cela, à cause de la lenteur de leur marche, et à cause de leur inaptitude naturelle à fléchir.

§ 6[1]. L’éléphant a donc un nez pour respirer, comme doivent le faire tous les animaux qui ont un poumon. Mais comme il doit vivre dans l’eau et que le mouvement est très-lent pour lui dans le liquide, sa trompe peut se replier et elle est fort longue. L’usage des pieds lui ayant été refusé, la nature emploie, en compensation, cet organe pour suppléer au secours que les pieds auraient pu donner.

§ 7[2]. Au contraire, les oiseaux, les serpents et tous les

  1. Un nez pour respirer. C’est en effet une des fonctions de la trompe. — Il doit vivre dans l’eau. Ceci est exagéré, comme je l’ai déjà remarqué plus haut. Ce qui est vrai, c’est que l’éléphant peut, grâce à sa trompe qui reste à l’air, nager longtemps entre deux eaux. — Lui ayant été refusé. Sous-entendu : Pour tout autre usage que de le soutenir. — Que les pieds auraient pu donner. S’ils eussent été organisés comme ils le sont chez d’autres quadrupèdes.
  2. Au contraire. Ceci ne tient pas très-directement à ce qui précède ; et c’est plutôt une suite du § 1. — Qui ont du sang. Nous dirions plus précisément : Qui ont du sang rouge. — En devant de la bouche. C’est la traduction exacte du texte ; mais l’expression ne répond pas bien à la réalité, ni sans doute, à la pensée de l’auteur. Le nez est au-dessus de la bouche et non point en avant.— Des narines visiblement articulées… en parlant des oiseaux. Voir l’Anatomie comparée de Cuvier, XVe leçon, p. 646, tome II, Ire édition. — Au lieu de mâchoires, ils ont… leur bec. Voir Cuvier, id. ibid., IIIe leçon, p. 27 et XVIe leçon, pp. 60 et suiv.