Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/134

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parer. M. Cousin pense que c’est là une preuve qui n’est pas sans valeur ; et, pour sa part, il n’est pas éloigné de lui accorder une entière confiance. Il y a bien apparence ; en effet, que cette évidence qui n’avait jamais frappé personne, pendant tant de siècles, n’est qu’une pure illusion. On peut attaquer, il est vrai, le récit d’un historien, suspecter l’authenticité d’un fait ; il n’y a jamais prescription, dans le domaine de l’histoire. Mais il n’en est pas de même des choses du sens commun ; et il s’agit ici d’une chose de sens commun, il s’agit d’un jugement que doit être en état de porter quiconque a lu attentivement la Métaphysique.

Ce serait ici le lieu de chercher quel a été le rôle de la Métaphysique d’Aristote dans l’histoire de la philosophie, d’apprécier son influence sur les systèmes qui se sont succédé depuis Aristote jusqu’à nos jours. Mais la tâche serait au-dessus de nos forces, et d’ailleurs c’est un sujet qui a été traité avec une grande supériorité de talent et de science par des hommes compétents. Nous nous en référons entièrement sur ce point au livre de M. Michelet, et au tome deuxième de M. Ravaisson, qui ne doit pas tarder à paraître, et où cette question a reçu, dit-on, tous les développements que réclamait son importance. Mais nous devons donner un tableau succinct des principaux travaux anciens et modernes, dont le but spécial a été de répandre la connaissance de la Métaphysique, traductions, commentaires, éditions : on verra les ressources que nous offraient le présent et surtout le passé, et comment il était possible, avec la patience seule, et