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NOTES.


LIVRE ONZIÈME.





Page 178. Mais s’il existe une autre nature, une substance indépendante et immobile, il faut bien que la science de cette nature soit une autre science, une science antérieure à la physique, une science universelle par son antériorité même. BEKKER, pag. 1064 ; BRANDIS, p. 226, 27 : εἰ δ’ ἔστιν ἑτέρα φύσις καὶ οὐσία χωριστὴ καὶ ἀκίνητος, ἑτέραν ἀνάγκη καὶ τὴν ἐπιστήμην αὐτῆς εἶναι καὶ προτέραν τῆς φυσικῆς καὶ καθόλου τῷ προτέραν.

Les anciens éditeurs et un des manuscrits de Bekker retranchent, devant προτέραν, l’article τῷ, ce qui change beaucoup le sens. C’est supprimer la raison même pour laquelle, selon Aristote, la Théologie est une science universelle, et faire entendre, comme le remarquent Alexandre d’Aphrodisée, Schol., pag. 797, Sepulv. p. 277, et Philopon, fol. 48, a, qu’elle peut être universelle à titre de genre commun. C’est pour empêcher qu’on ne tombe dans cette erreur, c’est pour éclaircir son idée, dit Alexandre, qu’Aristote a ajouté τῷ προτέραν : σαφηνίζων ἐπήγαγε. « τῷ προτέραν. » La Théologie est une science universelle, parce que son objet, c’est le premier être : supprimez l’être premier, il n’y a plus rien dans le monde. Argyropule, et avant lui le vieux traducteur, l’ont entendu comme nous avons fait nous-mêmes. Vieux trad. : et univer-