Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/104

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ce regard… ce regard sublime, dont l’image ineffaçable était gravée au fond de son âme. Aux dernières clartés du jour, elle n’avait pu qu’entrevoir les traits mâles de l’inconnu de la chapelle ; aux premiers rayons de l’aurore, elle les retrouve et les contemple avec admiration. Jamais beauté plus parfaite ne fut le partage d’un mortel. Mais, pourquoi l’expression de la souffrance et du désespoir couvre-t-elle de ses ombres funestes le noble front du Solitaire ?… pourquoi ces souvenirs amers du passé ?.. pourquoi ces chants lugubres du remords ?… Ô douce vierge de la vallée ! belle comme la compagne du premier homme, pure comme la première prière de l’enfance, éloigne-toi !… Hélas ! c’en est fait de la rose quand l’aquilon souffle sur elle.

Le beau chasseur de la montagne rattache le luth à l’arche du torrent : il relève son chevreuil qu’il jette négligemment sur ses épaules et qu’il suspend