Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/114

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Le baron d’Herstall a fait appeler sa nièce. Il est seul : Ecbert vient de le quitter. Le vieillard accueille l’orpheline avec sa tendresse accoutumée ; et, d’une voix solennelle lui adresse ce discours.

— « Écoute-moi, chère Élodie, et garde toi de m’interrompre. Aux jours heureux de mon printemps, j’osai demander au Ciel une carrière prolongée. Hélas ! j’étais loin de songer que c’était solliciter une longue agonie. Ô mon Iréna, fille adorée ! ma véritable vie a fini avec la tienne ; ton père, ombre à peine animée, tout à toi par la pensée, ne t’a survécu qu’aux yeux des hommes.

» Je le sens, le terme de mes maux est arrivé : bientôt j’irai rejoindre, je l’espère, celle qu’un funeste météore en passant sur la terre a dévorée. Ô ma nièce ! toi seule, ici-bas, aurais si réussi à calmer mes regrets amers, les consolations eussent pu descendre