Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/13

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champ épuisé, une lande nue, qui ne produit que la bruyère aride et les plantes amères. Oh ! vous, dont jadis les chants sacrés retentissaient sous ces voûtes, ombres saintes ! répondez ; n’ai-je point assez long-temps erré dans les ténèbres de l’existence ? N’ai-je point mérité que le Ciel m’ouvre enfin cette porte de lumière que l’homme appelle le tombeau ? »

Il dit : les cris de l’oiseau funèbre, et les mugissemens de l’hiver interrompaient seuls le silence de la nuit. Herstall se relève ; entouré des tombes de l’abbaye, pâle, immobile, sa lampe à la main, ses joues creuses sillonnées par les larmes, il semble l’esprit des douleurs debout sur la cendre des morts.

Un bruit léger le rappelle à lui-même. La douce voix de l’innocence a prononcé le nom d’Herstall ; et le vieillard s’aperçoit qu’auprès de lui, la tendre et sensible Élodie pleure agenouillée. Jeune