Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/180

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Saint-Maur échappe à la faux du trépas. Mais hélas ! privée du seul appui de sa jeunesse, elle s’afflige d’avoir pu lui survivre, et n’ose porter sa pensée vers l’avenir qui l’attend.

Jusqu’au balcon du monastère lentement elle a dirigé ses pas chancelans. Là, silencieuse, elle étend au loin ses regards. Le char du dieu de la lumière parcourt radieux les plaines éthérées : ses feux ont dissipé les vapeurs qui couronnaient les montagnes ; et la blanche cime des pics couverts de neige se détache éblouissante sur l’azur de l’horizon. La prairie est émaillée de fleurs. La nature reparaît aux yeux de l’orpheline belle et pure comme aux jours de la création. La cascade au loin murmure, et ses ondes argentées partagent en serpentant la pelouse embaumée. Les airs retentissent du concert joyeux des chantres du bocage. — « Ah ! s’écrie l’orpheline d’une voix plaintive, hors mon