Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/204

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concentrée. » — « Arrêtez ! interrompt à son tour le vieillard avec une sainte énergie, arrêtez ! vous alliez blasphémer. »

L’homme terrible n’a pu résister à la voix du ministre des cieux : son âme indomptable cède à l’ascendant des vertus et de la piété. Il se tait ; la fureur de son regard s’est éteinte. — « Mon fils, poursuit le pasteur avec l’accent du plus tendre intérêt, et en s’approchant de lui, vous êtes blessé ? » — « Blessé !… répond le Solitaire d’un ton égaré, et comme cherchant à comprendre la signification de ce mot, blessé !… qu’importe ! » — « Laissez-moi panser vos plaies. » — « Mes plaies sont incurables ; » et l’homme du mont Sauvage a posé la main sur son cœur.

Il a fait plusieurs pas pour s’éloigner : Anselme l’arrête. « Noble sauveur de Conrad ! ne me quittez point encore ; daignez pour cette nuit accep-