Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/217

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mur de la vie. Portant un nom illustre, général au service du duc de Lorraine, possesseur de biens immenses, il murmurait contre la fortune, et se plaignait de ses rigueurs. Artificieux et perfide, il ambitionnait la puissance suprême. À la fois téméraire et lâche, il travaillait par de sourdes intrigues à détrôner son souverain. Habile conspirateur, il possédait l’art de flatter les passions de la multitude, d’aigrir les cœurs mécontens, de fomenter la discorde, et d’étendre les haines. Orateur éloquent, il connaissait le brillant prestige des images hardies et des expressions hasardées ; enfin, à son gré, fascinant les yeux du vulgaire, nul ne savait mieux que lui jeter sur ses discours les mots magiques d’indépendance et de liberté.

Le prince de Palzo n’avait jamais été remarquable ni par sa stature, ni par sa beauté ; mais ses traits étaient réguliers, et son maintien avait de la dignité. Aux