Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/32

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que m’en ont tracé les montagnards, à la majesté de sa taille, à sa conduite mystérieuse, à son courage remarquable, à sa bienfaisance renommée. »

Herstall s’approchant alors de son ami. — « Vous n’avez point cherché, dit-il, à revoir cet homme singulier ? » — « Je l’aurais en vain essayé. Le Solitaire se dérobe à tous les regards, évite tous les entretiens, échappe à toutes les recherches et ne se laisse entrevoir, de loin à loin, que par les malheureux qu’il vient secourir. Son visage est encore à peine connu des habitans de nos contrées. Sous mille costumes différens, sous mille formes diverses, il s’est montré, dit-on, à la vallée ; et le peuple, épris du merveilleux, ne le voyant point où il devrait le trouver, le cherche où il ne saurait être vu. De là les récits inconcevables des montagnards. L’un prétend l’avoir reconnu le soir traversant le lac ; il marchait d’un pied ferme,