Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

voûte céleste, avait-elle besoin, pour admirer les ouvrages et la gloire du Seigneur, de parcourir le monde entier ? Un seul point du globe suffit à l’admiration de toute une vie humaine, comme le seul nom de Dieu à toutes les pensées d’une âme religieuse.

Étrangère aux passions humaines que son imagination avait peine à comprendre, Élodie ne pouvait croire aux puissances du mal ; et cependant, plus tremblante que le faon timide à l’approche du chasseur, souvent agitée par de vagues terreurs, elle tressaillait au moindre bruit, et s’alarmait du plus léger évènement. Faible comme le roseau du lac, elle avait besoin d’un ferme soutien, sur lequel elle pût appuyer sa pensée, vers lequel elle pût élever ses douces prières, auprès duquel elle pût réfugier son innocence.

Quoique habitués à la voir descendre dans le vallon, les montagnards, à son