Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/65

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plus calme : — « Je ne vous retiens point, répond l’homme inexplicable, rien ici n’arrête vos pas. Colombe du monastère ! non, ce n’est point à ton oreille que les brises de la nuit portent jamais de ces voix plaintives qui glacent les mouvemens. Adieu ; prie !… Loin de moi la pensée de jamais te dire : aime ! »

En prononçant ce dernier mot, il fuit précipitamment. Comme débarrassée d’un poids énorme, la nièce d’Herstall aussitôt recouvre l’usage de ses sens : elle traverse avec rapidité la galerie, les jardins et la cour de l’abbaye ; puis, remontant l’escalier de sa tourelle, encore alarmée, elle se réfugie au fond de sa cellule.

Un vent impétueux venait de s’élever, et sifflait avec fureur sous les arches extérieures du cloître. La pluie commençait à tomber par torrens, et le vieux monastère semblait ébranlé par l’oura-