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LA MAISON DE GRANIT

Sur tes yeux adorés aux reflets d’émeraude.
Je poserai mes yeux, mes regrets, mes désirs ;
Tu pencheras ton front sur ma main douce et chaude ;
Nous pleurerons tous deux avec nos souvenirs.
 
Ma tendresse, nouée autour de ton cœur rude,
Sera le talisman qui conjure le sort,
Et tant de paix viendra charmer ta solitude
Que tu ne craindras plus la vieillesse et la mort.

Et tu sauras enfin qu’une âme dans ce monde
T’appartenait sans bruit, sans égoïste espoir,
Grave, murée ainsi qu’en la tombe profonde,
Sous le marbre pesant du rigoureux devoir.

Qu’aurais-je pu t’offrir, pauvre femme isolée,
Lorsque tu t’avançais dans la splendeur du jour ?
Ma jeunesse était pauvre, obscure, désolée,
Et j’attendais pour toi tous les dons de l’amour.