Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/20

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Là je ne craindrai plus les vents et les orages ;
Mon foyer restera brûlant malgré l’hiver ;
Je verrai se tourner vers moi de doux visages :
Mon amour grandira de ce que j’ai souffert.

À l’ombre de tes murs j’abriterai mon rêve,
Ô ma chère maison ; et sur ton seuil où meurt
Tout bruit, comme le flot des vagues sur la grève,
Se brisera la voix de l’humaine rumeur.

Et je m’attarderai sur la blanche terrasse
Où la lune s’effeuille en pétales d’argent ;
Je lirai dans l’azur pâle les mots que trace
En traits de feu le Père au sourire indulgent.

Et le calme des nuits tombera sur le faîte
De ma maison tranquille aux lourds murs de granit,
Qui, debout, sur le cœur rouge de la tempête,
Élèvera sa tour fière vers le zénith.