Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/28

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Ce que je veux, c’est toi tout entier, sans partage,
Ta table, ton pain blanc pour me réconforter ;
Je veux ta foi, ton Dieu, ton ciel et l’héritage
De joie et de douleur que ton cœur doit porter.

La terre où tu vivras deviendra ma demeure ;
Comme une part de toi j’aimerai tes amis ;
Ton nom sera mon nom, et, s’il faut que je pleure
Pour que tu sois heureux, mon être t’est soumis.

Je veux vivre et mourir pour toi… Si je succombe
Sous le fardeau des jours, j’aurai recours à toi ;
Ton lit sera mon lit et ta tombe ma tombe ;
Mon front ne connaîtra que l’ombre de ton toit.

Ma vie, étroitement attachée à la tienne,
T’offrira son parfum à toute heure du jour ;
Je ne posséderai rien qui ne t’appartienne,
Car mon être est créé pour ton unique amour.